La famille Tardos

Lucien Octave Jean Mario Tardos, né le 13 décembre 1861 à Trie, fils de Jean Marie, cordonnier, et de Jeanne Claverie (décédée le 4 mai 1886), est boulanger à Trie, dans les Hautes-Pyrénées. Le 4 octobre 1886, à Mende, il épouse Marie Rose Virginie Delon, sans profession.

Marie Delon est née le 2 juin 1865 à Mende, fille de Jean-Baptiste Delon (mort le 17 août 1871 à Mende), et de Marie Bonnel, domiciliés à Mende rue du Fournet. Marie Delon est morte le 2 mai 1946 à son domicile de la rue du Chastel. Elle était alors veuve et exerçait la profession d'épicière.

Les époux s'installent rue Notre-Dame à Mende où ils tiennent une boulangerie. Lors de leur mariage, ils reconnaissent un garçon, Edmond Théodore Jean, né à Mende, le 17 septembre 1886. Lucien est alors qualifié d'« ex-militaire ».

Outre ce garçon, qui semble être mort en bas âge, sont nés de cette union :

- René Ernest Lucien, le 8 avril 1893 à Mende, mort sans doute en bas âge

- Lucienne Marie Marthe, née le 10 novembre 1895, rue Notre-Dame à Mende, épouse à Mende le 22 novembre 1919, Raoul Lucien Victor Marie Dorphin, coiffeur, né à Durfort (Tarn) le 2 mai 1893, fils d'Adolphe Dorfin, sans profession, domicilié à Béziers, et de Christine Garrouste. Lucienne est comme sa sœur puînée Élise couturière à Mende, chez une « patronne », l'atelier Gangloff, situé rue du Collège. Elle décède à Mende, à son domicile du 8 de la rue du Chastel, le 21 septembre 1974. Elle est alors veuve et retraitée.

- Germaine Élise Rosalie Tardos, née à Mende 19 janvier 1898, épouse à Mende le 12 septembre 1919 François Pierre Castan, sergent au 54e colonial, décoré de la Croix de guerre, né à Bédarieux (Hérault) le 1er juin 1895, fils de Pierre et de Marguerite Cros, sans profession, domiciliée à Bédarieux. Avant-guerre, Élise est, en 1904, domiciliée chez Mademoiselle Gabrielle Teybesse, institutrice à Fournels en Lozère puis est pensionnaire à l'école Jeanne-d'Arc. Avec sa sœur Lucienne, elle est vraisemblablement couturière chez Mme Chabanier, place du Mazel à Mende. Lors du mariage de Lucienne, en novembre 1919, François est employé de chemin de fer.

- Marcelle Joséphine Julia, née le 22 mars 1900, rue du Chastel à Mende, épouse à Mende le 22 juin 1921 Prosper Clément Brunel, employé de banque à Mende, né à Mende le 23 août 1895, fils de François Camille Brunel, retraité, et de Mathilde Fabre, sans profession, de Mende. Marcelle décède à Mende, boulevard Théophile-Roussel, le 11 septembre 1968. Elle est alors veuve, commerçante, et demeure rue du Chastel.

La famille Velay

Casimir Velay, cultivateur, est né vers 1852. Il épouse Ester Blanquet (née vers 1862). De cette union sont issus :

- Étienne Enselme, né le 9 août 1892.

- Maria Antoinie Joséphine Françoise, née le 31 mai 1895.

- Pierre-Louis Prosper, né le 5 février 1902, marié à Montagnac (Hérault) le 12 janvier 1921 avec Marie Césarine Valette, mort le 14 septembre 1974 à Saint-Chély-d'Apcher (Lozère).

Étienne Velay, cultivateur, est né vers 1832, il épouse Marie Élisabeth Bonnal, née vers 1836 et morte le 17 juillet 1877 à Vitrolle. De cette union sont issus :

- Marie Jean Étienne, né le 26 novembre 1864,

- Marie Rosalie Eulalie, née le 4 février 1866,

- Marie Eulalie, née le 20 avril 1867,

- Étienne Pierre Jean, né le 18 septembre 1869. Étienne épouse à Rieutort le 31 juillet 1890 Marie Rosalie Marguerite Énimie Chapdaniel, née le 15 août 1872 au Born, fille de Jean-Baptiste, instituteur à Vitrolle, et de Marie Poulet, morte le 15 août 1872. Il est cultivateur à Vitrolle où le couple est installé.

- Rosalie Marie Anne, née le 13 mars 1872, épouse Joseph Alméras, commis des postes.

- Léon Jean-Baptiste, né le 14 octobre 1890.

Ce fonds fut conservé à la Bibliothèque départementale de prêt de la Lozère avant d'arriver aux Archives départementales. À l'origine, cependant, les deux familles, Velay (et accessoirement Soboul) et Tardos, avaient constitué des fonds distincts jusqu'au moment où ils ont été associés, peut-être par un collectionneur. Certains noms de famille apparaissent en effet dans les deux fonds mais le lien est difficile à établir. Par ailleurs, quelques pièces éparses y ont été associées, sans doute dans l'esprit d'une collection.

Ce fonds est constitué de pièces de correspondance de la famille Tardos de Mende. C'est la partie la plus importante du fonds Tardos Velay. Il est notament constitué de cartes postales contenant la correspondance de soldats de la Première Guerre mondiale échangée avec la famille, en particulier des années 1917-1918. Les demoiselles Tardos, Lucienne, Élise et Marcelle entretiennent en effet des relations épistolaires avec des soldats du front.

Lucienne entretient plusieurs correspondances, dont une des plus marquantes est échangée avec Léon Merque. Celle-ci débute en 1915. Le 24 janvier 1915, Léon Merque adresse une carte postale aux demoiselles Tardos, à qui il dit que : « je n'oublie nullement les jolies et gracieuses Mendoises surtout comme vous deux si aimables ». En août, Léon Merque en est à « chère amie » dans son courrier avec Lucienne, mais en octobre 1915, de Dijon, en route vers la Champagne, il termine sa carte, pour la première fois, par « votre petit mari ». Le 4 décembre, Lucienne est sa « chère fiancée ».

Dès le début de 1916, les premières difficultés apparaissent entre Léon et sa « fiancée » Lucienne. La correspondance s'interrompt le 1er juin 1916, par une carte dans laquelle Léon Merque annonce son arrivée à Mende pour 15 jours de permission. Peu avant, Léon Merque a été convalescent dans un hôpital à l'arrière, suite à ce qu'il appelle sa « commotion ». La correspondance est interrompue jusqu'au 10 janvier 1917, date à laquelle il adresse un courrier d'Angers, qui reste sans réponse.

En mars 1915, Lucienne semble aussi compter pour Augustin M..., qui, dans un courrier, évoque sa « petite Lucienne adorée ». Augustin termine le sien par « celui qui t'aime pour la vie ». Elle entretient aussi une correspondance avec Basile Souchon et son « filleul de guerre », Léon Longuet, du 133e RI, depuis 1916, avec Alfred Carayon, de Bédarieux, qui est au 142e RI, depuis janvier 1917, et, en 1918, avec Antoine Gueyral et Joseph Bonidan, ainsi que François Castan, sergent dans un régiment d'infanterie coloniale, qui a épousé sa sœur Élise en septembre 1917. C'est grâce à François Castan qu'elle fait d'ailleurs la connaissance de son ami Raoul Dorphin, lui-aussi sergent de l'infanterie coloniale, qu'elle épouse, une fois Raoul démobilisé, en 1919.

Élise et Marcelle Tardos entretiennent elles-aussi une importante correspondante. Marcelle, la plus jeune des trois, entretient ainsi une correspondance suivie de novembre 1917 à décembre 1918 avec Joseph Bonidan, « son petit artilleur », ainsi que le qualifie François Castan, fiancé puis époux d'Élise. Joseph a travaillé dans le même atelier que les filles Tardos. Il est en effet tailleur d'habits lorsqu'il s'engage pour 4 ans le 21 juin 1916, après avoir été réformé lors de l'appel de sa classe (1915) pour « faiblesse ». Entré dans l'artillerie, il fait la guerre dans les Balkans. En mai 1919, il est versé dans l'artillerie coloniale. Il ne quitte plus ensuite les colonies. Renvoyé dans ses foyers le 21 juin 1920, il s'engage une nouvelle fois le 10 novembre 1920 pour 5 ans. Libéré en 1925, à Lorient, il tente sans succès (raisons médicales) de se réengager dans l'artillerie coloniale. Il meurt pourtant à l'ennemi le 6 août 1933 alors qu'il sert dans la Légion étrangère depuis son réengagement en 1927.

Les cartes postales de l'un des correspondants des demoiselles Tardos, Jean, ont été isolées pour l'intérêt graphique qu'elles représentent. Elles couvrent la période 1910-1916.

Le fonds comprend aussi 109 cartes postales vierges et quelques photographies, certaines de la Première Guerre mondiale. Les cartes postales vierges ont sans doute été réunies, pour la plupart, par un collectionneur, peut-être son dernier détenteur. D'autres auraient pu figurer dans les albums du fonds, en particulier les 38 cartes relatives à la Lozère.

Voir aussi les fonds de la famille Tardos 14 Fi et 1 J 660, qui complètent de façon indispensable la sous-série 96 Fi.

Vraisemblablement, ces trois ensemble ont appartenu à un moment indéterminé au même fonds, regroupant, pour une raison non déterminée, la correspondance de deux familles, les familles Tardos et Velay.