1307 L'acte de paréage

Le sceptre et la mitre

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Paris, février 1307 : Philippe le Bel, roi de France depuis 1285, et Guillaume Durand, évêque de Mende, concluent un accord qui met fin à plus d’un siècle de conflits entre les agents du roi et les évêques de Mende. Cet accord prend le nom d’« acte de paréage », du latin par (égal), puisqu’il établit une responsabilité partagée dans l’exercice du pouvoir en Gévaudan. La Bulle d’or de 1161, conclue entre Louis VII et l’évêque Aldebert du Tournel, avait déjà consolidé le pouvoir de ce dernier en lui reconnaissant les droits régaliens sur le Gévaudan, moyennant un serment de fidélité. Voici les principales clauses de l’acte de paréage :

1° le roi de France reconnaît à l’évêque le titre de comte de Gévaudan ;

2° les terres relevant du pouvoir royal et du pouvoir épiscopal sont clairement délimitées ;

3° Un « bailliage et cour commune » est créé pour exercer la justice sur les terres appartenant au roi et à l’évêque.

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Le Gévaudan, vers un pouvoir épiscopal

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L'accord de paréage n’est pas unique en France : à la même époque, le roi conclut des paréages avec l’évêque du Puy et l’évêque de Viviers. Cependant, l’accord du Gévaudan est de loin le plus favorable à l’Église, dans la mesure où l’évêque de Mende, qui n’était jusqu’ici qu’un seigneur parmi d’autres, est reconnu comme comte et l’emporte définitivement sur les barons laïcs (Apcher, Canilhac, Mercœur, Cénaret, Peyre, Randon, Tournel et Florac).

Ceux-ci, bien sûr, s’opposent au paréage et, dans la première moitié du XIVe siècle, les conflits sont nombreux. Quant aux agents du roi, tels que le bailli de Marvejols ou le sénéchal de Beaucaire, ils acceptent l’accord avec réticence, malgré les serments d’obéissance qu’ils doivent prêter. L’année 1307 marque néanmoins l’affirmation du pouvoir temporel de l’évêque de Mende, en complément de son pouvoir spirituel. Cette situation dure jusqu’à la Révolution.

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