Historique du service

Les Archives départementales ont connu bien des vicissitudes jusqu'en 1989, date à laquelle elles ont rejoint le bâtiment qu'elles occupent aujourd'hui.

La création des services d'archives : l'oeuvre de la Révolution

Si de nombreux érudits avaient pris conscience à la fin du XVIIIe siècle de la nécessité de classer et de sauvegarder les titres féodaux, ce sont les députés de l'Assemblée nationale qui votent une législation réglementant la protection, le classement et la communication des archives publiques.

En 1796, le Directoire fait rassembler dans chaque département les titres et papiers publics : c'est la création des archives départementales.

L'Ancien Régime : une première sauvegarde des archives

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Une salle de conservation aménagée à l'intérieur du grand clocher.

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Au Moyen Âge puis sous l'Ancien Régime, l'évêque de Mende, les établissements religieux, les seigneurs, les notables, etc. conservent chez eux leurs propres archives.

Les pillages consécutifs aux guerres de Religion (XVIe siècle) n'épargnent pas les documents. Ce fut le cas lors de la prise de Mende par les protestants en 1579.

En 1665, après un classement sommaire, les archives de l'évêché de Mende sont regroupées dans le grand clocher de la cathédrale, sommairement aménagé pour les recevoir.

La Révolution : destruction et regroupement des archives

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La prise de Mende par le royaliste Charrier en mai 1793 entraîne la disparition de nombreux documents, notamment ceux concernant la vente des biens nationaux et les archives des anciennes juridictions qui avaient été regroupées au greffe du tribunal de Mende.

D’autres destructions sont à déplorer dans plusieurs communes.

L’application de la loi sur les archives votée en 1796 paraît avoir mis un terme aux destructions. Les archives sont toujours conservées dans le grand clocher de la cathédrale. De nombreux documents, issus des administrations d'Ancien Régime désormais supprimées, y sont versés à cette époque.

Le Premier Empire : la préfecture abrite les archives

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Les services de la préfecture s’installent en 1800 dans l’ancien palais épiscopal qui jouxte la cathédrale.

La garde des archives y est assurée par le secrétaire général. Une première mise en ordre des documents est réalisée par les chefs de division, mais il faut attendre 1841 pour qu’un archiviste en titre soit nommé : Gustave de Burdin (1841-1848).

À son arrivée, il constate que les documents les plus anciens sont encore entassés pêle-mêle dans le clocher. Grâce à son action et à celle de ses successeurs, le dépôt s’enrichit par des réintégrations et par de nombreux dons de notables locaux. Les documents qui se trouvaient dans le grand clocher sont progressivement transférés dans les locaux de la préfecture.

Un premier bâtiment destiné à la conservation des archives

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L’archiviste Ferdinand André (1864-1893), avec l’appui d’Eugène de Rozière (1820-1896), inspecteur général des Archives de France, sénateur, conseiller général du Malzieu, parvient à convaincre l’assemblée départementale d’acquérir et d’aménager un bâtiment réservé aux archives.

Les combles de la préfecture sont saturés. Le Conseil général porte son choix sur la maison d’un notaire de Mende, Ernest Plagnes, située place Urbain V, proche de la cathédrale et de la préfecture, à l’emplacement des bâtiments du chapitre cathédral (1884).

Les travaux d’aménagement sont réalisés en 1886-1887.

Le dramatique incendie de la préfecture du 20 mai 1887

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Tous les documents ne sont pas encore transférés vers les nouveaux locaux lorsque, le 20 mai 1887, un violent incendie se propage par une cheminée d'une boutique du rez-de-chaussée dans les combles de l’aile Est de la préfecture.

Il détruit en partie l’immeuble. Les conséquences sont catastrophiques pour de nombreux documents des XVIIIe et XIXe siècles, qui partent en fumée.

Le déménagement des archives se poursuit en 1888.

Conservation, classement, communication

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Dès la fin du XIXe siècle, les documents, qui bénéficient d'une meilleure conservation, font l'objet de classements en vue de leur communication.

Parmi les archivistes, Ferdinand André a passé trente ans dans le service (1864-1893) et on lui doit plusieurs inventaires (séries C, G, H).

Clovis Brunel (1908-1913) est connu pour la publication des Documents linguistiques du Gévaudan.

Henri Boullier de Branche (1937-1945), pour celle des Feuda Gabalorum (procès-verbal de l'enquête menée au moment de la conclusion du paréage de 1307 pour relever les possessions de l'évêque et du roi).

Saturation et déménagement

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À partir de la fin du XIXe siècle, les versements des administrations ne cessent de se multiplier.

En 1966-1968, les locaux sont agrandis à l’emplacement de l’ancien commissariat de police (siège actuel de la Direction des routes, des transports et des bâtiments). Mais, vingt ans plus tard, ils sont à nouveau saturés.

En 1985, le Conseil général décide la construction d’un nouveau dépôt, peu éloigné du centre ville. Les travaux, commencés en 1987, s'achèvent en 1989.

Ce bâtiment permet d’accueillir le public dans des conditions satisfaisantes, aussi bien pour les chercheurs en salle de lecture que pour les visiteurs des expositions.