Les Rivière, bourgeois des Vans (Ardèche) depuis le XVIIe siècle, deviennent propriétaires de la seigneurie de Larque (commune de Banne, Ardèche) au milieu du XVIIIe siècle, à la suite du mariage de Paul-Bruno Rivière avec Marguerite de Pertus et prennent alors le nom de Rivière de Larque.
Leur lien avec la Lozère est ancien et remonte à l'alliance entre Paul Rivière (1653?-....) et Marguerite Blanquet en 1681, dont le fils Paul (1698-....) se remarie avec une Lozèrienne qui lui donne Joseph-François Rivière (1744-1824), avocat, lieutenant-général du baillage de Gévaudan, député du tiers état aux Etats généraux de 1789 et défenseur de la création du département de la Lozère.
Du premier mariage de Paul Rivière, est issu Paul-Bruno qui épouse l'héritière de la seigneurie de Larque, Marguerite de Pertus. Le couple a notamment Charles-Joseph (1763-1845), avocat et juge en Ardèche qui meurt sans descendance, et Paul-Antoine qui fait souche en Lozère, en se mariant avec Alix Jourdan de Combettes, fille d'Alexandre Jourdan de Combettes, maire de Mende de 1790 à 1792 et émigré, propriétaire entre autre de la seigneurie de Combettes, à Ribennes. Paul-Antoine est lui-même maire de Mende de 1806 à 1814.
De cette union, découlent notamment Bruno (1794-1861), député de la Lozère et conseiller général sous la Monarchie de Juillet, et Alexandre (1802-1874), procureur à Carpentras.
Le nom s'éteint avec le fils de Bruno, Charles (1840-1901), maire de Ribennes et conseiller général de Saint-Amans, qui décède sans postérité.
Quelques éléments sur Paul-Antoine et son épouse Alix Jourdan de Combettes (source : http://pezeuravieu.free.fr/Glandy/LesGlandy.pdf)
L'histoire romanesque du mariage de Marie-Jeanne-Alix Jourdan de Combettes avait été racontée directement par sa fille Damaris, devenue Madame Jean-Louis Palangié, à tous ses petits-enfants. Leurs divers descendants actuellement vivants et consultés en ont reçu le même récit fidèle que vient du reste confirmer la correspondance conservée aux archives de la Lozère (F 669). Alexandre-Joseph Jourdan de Combettes et sa fille s'étaient compromis dans l'insurrection royaliste de Charrier. Le lundi qui suivit le dimanche de la Trinité 1793, l'état-major de Charrier logea à Mende chez les Jourdan. Après la répression de l'insurrection, Charrier, arrêté, fût guillotiné à Rodez en juillet 1793. Ses partisans furent recherchés. Une troupe de patriotes se présenta un soir au château de Combettes pour arrêter Alexandre et sa fille qui se trouvaient à Mende. Une servante, nommée Jeanneton, partit aussitôt et franchissant de nuit, à pied, (on dit même que pour aller plus vite elle tenait ses sabots à la main) les 25 kilomètres qui séparent Combettes de Mende, prévint ses maîtres qui s'enfuirent avant l'arrivée des Bleus. Alexandre-Joseph émigra, sa fille se cacha dans une ferme appartenant à sa famille. Un détachement républicain cantonna peu après dans cette ferme et le lieutenant Paul Rivière de Larque, qui en faisait partie, remarqua cette fille différente des autres et dont les mains n'étaient pas habituées aux travaux rustiques. Il s'en éprit, la confessa et résolut de la sauver. Il lui fit endosser un uniforme de médecin militaire, la « prit en croupe » et l'emmena à Larque chez ses parents. La chance voulu qu'appelée es-qualité auprès d'une femme qui accouchait difficilement, elle vit guérir sa cliente, ce qui confirma son identité. Elle épousa Paul Rivière de Larque et la rapidité de leur union parut inopportune et déraisonnable aux deux familles qui, pourtant, étaient depuis longtemps en relations (voir les lettres écrites de l'armée d'Espagne par le capitaine Paul de Larque à son épouse et à Madame Castanet et celles de Bruno de Ricard à Madame Paul de Larque, sa nièce, de décembre 1793 à janvier 1795).
Quelques éléments sur Bruno Rivière de Larque et sa famille (source : site de la Cour des comptes https://www.ccomptes.fr/fr/biographies/riviere-de-larque-paul-bruno-alexandre-noe)
Né le 17 brumaire an III, 7 novembre 1794 à Banne (Ardèche), et non à Mende (Lozère), comme l'indiquent ses notices biographiques, décédé le 10 juillet 1861 à Paris (10ème).
Fils d'Antoine Paul Rivière de Larque (Banne 18/1/1769-10/4/1845 Mende), directeur des salpêtres à Mende, puis officier du bataillon des volontaires de l'Ardèche à l'armée des Pyrénées, propriétaire, maire de Mende de 1806 à 1815, chevalier de la Légion d'honneur, et de Jeanne Marie Alix Jourdan de Combettes (Mende 1771 ? -3/2/18/1820 Mende), mariés en 1793.
Petit-fils de « noble » Paul Bruno Rivière (Pradelles, Haute-Loire, 16/2/1735-24 vendémiaire an V, 15/10/1796 Banne), bourgeois de Mende, et de Marguerite de Pertus de Larque (Banne 1727 ? - ?), mariés le 17 février 1758 à Banne. Petit-fils d'Alexandre Claude Joseph Jourdan de Combettes (? –ap. 1800 ?), avocat en Parlement, propriétaire, membre de la loge « La Sagesse » de Toulouse en 1766, maire de Mende de 1790 à 1792, menacé d'arrestation, émigré, et de Marie Antoinette Cairoche (Mende 25/3/1747- ?), mariés Le 19 juillet 1770 à Mende.
Arrière-petit-fils de Paul Rivière (Les Vans, Ardèche, 11/6/1698-25/4/1779 Mende ?), avocat en Parlement, et de Marie Mestre (Les Vans, 21/4/1700-25/12/1736 Pradelles), mariés le 16 janvier 1725 à Berrias (Ardèche), remarié le 17 juillet 1738 à Pradelles à Anne Brun (Pradelles 1716-1739 Pradelles), puis le 21 juillet 1740 à Vielprat (Haute-Loire) à Antoinette Testud. Arrière-petit-fils de Louis de Pertus (? –ap. 1767 ?), et d'Elisabeth de Narbonne de Larque (Banne 1694 ? -24/1/1757 Banne). Arrière-petit-fils de Jean Baptiste Jourdan (? –ap. 1770), avocat en Parlement, et de Marie Rodier (? –av. 1770 ?), mariés à Mende. Arrière-petit-fils de Noé Cairoche (Châteauneuf-de-Randon, Lozère, 19/8/1708-29 vendémiaire an III, 9/1794 Mende), et de Louise Brun (Mende 22/3/1717-ap. 1770 ?), mariés le 7 janvier 1742 à Mende.
Petit-neveu de François Joseph Rivière (Pradelles 1744-1824 Mende), lieutenant au bailliage de Gévaudan, député aux Etats-Généraux en 1789, procureur-syndic de la Lozère en 1791, émigré, sert dans l'armée des princes, juge au tribunal de Mende, puis président du tribunal de Marvejols (Lozère).
Un Paul Bruno Rivière de Larque, procureur syndic du district de Largentière, était présent en 1790 au premier camp de Jalès, en Ardèche, où se déroulèrent des épisodes contre-révolutionnaires en 1792. Ancienne famille catholique du sud de l'Ardèche.
Frère d'Alexandre Claude Henri Rivière de Larque (Mende 29/9/1802-16/4/1874), procureur du roi à Carpentras (Vaucluse), puis conseiller à la Cour d'appel de Nîmes, chevalier de la Légion d'honneur en 1842, et de Damaris Rivière de Larque (Mende 1805-12/5/1859 Saint-Geniez-d'Olt), mariée à Jean Louis Palangié (1795-1858), de Saint-Geniez-d'Olt.
Epouse le 19 février 1835 à Paris (3ème ancien) Zoé Gonse (Hambourg, Allemagne, 22/1/1813-21/6/1902 Paris 10ème), fille d'Antoine Félix Gonse (Haguenau, Bas-Rhin, 18/12/1770-13/2/1821 Morainvilliers, Yvelines), directeur général des postes de Belgique, et de Jeanne Cornélie Van der Schilden (Bordeaux, Gironde, 18/3/1772-1/12/1852 Paris), mariés le 6 juin 1796 à Utrecht (Hollande).
Petite-fille d'Henri Gonse (1741 ? –av. 1789 ?), secrétaire de la ville de Strasbourg, et de Marie Sigisberthe Fribourg (? –ap. 1790 ?), mariés le 24 août 1765. Petite-fille d'Abraham Van der Schilden (Utrecht 1733-10 brumaire an IX, 1/11/1801 Bordeaux, section Nord), négociant, et de Marie Elisabeth Emilie Basset (Pons, Charente-Maritime, 8/4/1741-3 frimaire an VII, 23/11/1798 Bordeaux, section Nord), mariés le 27 décembre 1760 à Pons, registre protestant).
Arrière-petite-fille de Jacques Gonse et de Marguerite Bonnet, mariés avant 1741. Arrière-petite-fille de N. Fribourg et d'Anne Catherine Roberdeau. Arrière-petite-fille d'Abraham Van der Schilden (Utrecht 15/10/1699-ap. 1772 ?), négociant à Utrecht, et de Christina Mulet (Utrecht 22/3/1698-ap. 1772 ?), mariés le 26 octobre 1723 à Utrecht. Arrière-petite-fille de Louis Basset (? –av. 1760 Pons ?), et de Marie Madeleine Jacobine Nordin (? –ap. 1760 ?), mariés avant 1741
Parente du général Arthur Gonse (1838-1917), sous-chef de l'état-major des armées, protagoniste de l'affaire Dreyfus.
Apparenté par les Gonse aux magistrats Cantrel, Davezac, Pâris et Roy.
Père de Charles Antoine Rivière de Larque (Morainvilliers, Yvelines, 29/9/1840-18/9/1901 Mende), inspecteur des contributions directes en Haute-Loire, maire de Ribennes (Lozère) conseiller général républicain de la Lozère, candidat à la députation en Lozère en 1885, membre correspondant de la société d'agriculture, industrie, sciences et arts de la Lozère, officier d'académie. Père d'Alix (? -1857), mariée le 31 mars 1856 à Paris (3ème ancien) à Jules Jean Baptiste Sophie Mailly (Ancy-le-Franc, Yonne, 7/12/1830-1/11/1912 Paris 6ème), polytechnicien en 1850, officier d'artillerie, inspecteur adjoint des finances en 1855, entré dans les ordres en 1859 après son veuvage, procureur général des Lazaristes.
Sous la Restauration, contrôleur principal des Contributions directes à Mende.
Partisan du gouvernement issu de la révolution de juillet, il fut élu, le 5 juillet 1831, député du 1er collège de la Lozère (Mende), par 79 voix (155 votants, 189 inscrits), contre 68 à M. de Morangiès.
Nommé conseiller référendaire à la Cour des comptes le 25 septembre 1833, il dut se représenter devant ses électeurs, qui lui renouvelèrent son mandat, le 16 novembre 1833, par 99 voix (103 votants, 192 inscrits).
Réélu le 21 juin 1834 par 88 voix (169 votants, 186 inscrits), ne se représente pas en 1837, réélu le 2 octobre 1841 et le ler août 1846. Conseiller référendaire de 1ère classe en 1846. Président du Conseil général de la Lozère en 1843, renouvelé en 1846. Fait constamment partie de la majorité ministérielle. Quitte la vie politique à la Révolution de 1848. Suspendu de ses fonctions par décret du gouvernement provisoire le 18 avril 1848, révoqué le 1er mai 1848, réintégré le 15 août 1849. Décédé en fonctions.
Déjà concessionnaire d'une mine de charbon au même endroit, obtient en 1857 avec des associés une concession d'exploitation de mines de fer de Sallefermouse et Montgros dans les communes de Banne et Castillon (Ardèche et Gard). La société fut mise en liquidation en 1863. Actionnaire de la compagnie du chemin de fer de Bessèges à Alais en 1855.
Bibliographie : Extrait de « Aide-toi, le ciel t'aidera » Comptes-rendus de la session de 1831 ». Paulin, libraire-éditeur, Paris 1832 : « M. de Larque a demandé la publicité pour les souscriptions d'ouvrages que payait le gouvernement (28 septembre 1831). Mais, à cette époque, M. de Larque tenait encore quelque peu à l'opposition ; depuis, il s'en est complètement séparé. Il est simple contrôleur des contributions directes dans le département de la Lozère. Sa fortune ne paraît point au desssous de son emploi. Par sa place, il ne pouvait être moins qu'un très humble serviteur du juste milieu. Il a pris part au festin de l'indemnité en 1825, comme petit-fils d'un émigré, par sa mère ».
Extrait des « Comptes-rendus des sessions de 1832 et 1833, Edouard Bucquet : « La voix de cet honorable ne s'éleva jamais contre les ruineuses prodigalités du budget ; sa souplesse et sa docilité peuvent passer pour proverbiales : les ministres n'ont pas gesticulé, discouru, que sa bouche, ses pieds, ses mains, témoignent de son enthousiasme et de son dévouement. (…) En effet, récompense honnête à été décernée, et le député de Mende a pu dire « Enfin, j'ai fait mes affaires ». Non content de s'être fait nommer conseiller à la Cour des comptes, il a peuplé, de ses frères, de ses cousins, de ses amis, les parquets, les contributions directes, les bureaux de la préfecture, etc… Les électeurs de Mende ont réélu M. Rivière de Larque. Il a dû plus d'un vote à la reconnaissance, vertu sympathique des cœurs honnêtes et honnêtement rétribués ».
Extrait du Procuste parlementaire, par Forunatus (1844) : « Ministériel à outrance. Référendaire à la Cour des comptes, en attendant qu'il rende les siens aux électeurs dont il recevra certainement par les oreilles un bon pour acquit de chaudronniers ». Extrait de La biographie satirique des députés, par Satan, Bureau, Paris 1847 : « Ah Mende ! Mende, tu devrais y être condamnée, pour nous servir encore le plat réchauffé d'un député dont on connait le tarif. M. Rivière est aujourd'hui conseiller référendaire à la Cour des comptes. »
Domiciles : 12, rue de Provence (9ème), 24, puis 28, rue des Petites-Ecuries (10ème), 58, rue Hauteville (10ème). Château de Ribennes (Lozère).
Chevalier de la Légion d'honneur.