L'Office national des forêts créé en 1966 est un établissement public industriel et commercial qui succède en partie à l'administration des Eaux et Forêts. Il a quatre grandes missions : la protection des terrains contre l'érosion et les risques naturels, la restauration des terrains de montagne, la commercialisation du bois provenant des forêts domaniales, les actions de sensibilisation à l'environnement.
Organisée en 2 inspections, Mende-Est et Mende-Ouest, la Conservation de Mende ne forme plus qu'une entité ensuite.
Emploi des anciens harkis aux travaux forestiers :
Le mot générique de harkis désigne des Algériens, ou « Français musulmans », selon l'expression de l'époque, ayant appartenu à une unité supplétive de l'armée française durant la guerre d'Algérie (1954-1962) ;
Au lendemain des accords d'Evian (18-19 mars 1962) puis de l'indépendance de l'Algérie (5 juillet 1962), ces combattants et leurs familles sont transférés dans des camps du sud de la France (Rivesaltes, Saint-Maurice-l'Ardoise...) d'où certains peuvent partir vers d'autres départements dont la Lozère.
Ainsi des célibataires et des chefs de famille sont recrutés par l'administration des Eaux et Forêts qui a besoin de main-d'oeuvre pour défricher, reboiser, ouvrir des routes et lutter contre les incendies.
Création de hameaux de forestage pour accueillir et encadrer les ouvriers forestiers et leurs familles :
Mende -Est : Cassagnas, Meyrueis-Roquedols et Villefort-Pourcharesses
Mende-Ouest : Chadenet-La Loubière, Cultures, Saint-Étienne-du-Valdonnez
L'administration a prévu la fermeture des hameaux pour 1966-1967, et il est indispensable de reloger rapidement les familles qui souhaitent rester en Lozère en travaillant à l'ONF. Une cité SONACOTRA est alors construite à Mende pour proposer des logements sociaux à une trentaine de familles.
Les anciens harkis qui font le choix de rester travailler pour l'ONF sont intégrés comme ouvriers forestiers, dans un corps spécifique : les FSIRAN (Français de souche islamique rapatriés d'Afrique du Nord). Administrativement, ils sont regroupés en un seul chantier, celui de Mende. Pour autant, sur le terrain, leur travaux couvrent une partie du territoire lozérien. Leur emploi dans le corps des FSIRAN est régi par une convention nationale entre l'ONF et le ministère de l'Agriculture.