Evolution administrative :
Depuis le 1er janvier 2016, l'ancienne commune de Chirac a fusionné avec celle du Monastier-Pin-Moriès pour former la commune nouvelle de Bourgs-sur-Colagne (arrêté préfectoral du 15/12/2015), dont le chef-lieu est fixé au Monastier-Pin-Moriès. Chirac est donc devenue commune déléguée avec une mairie annexe.
Auparavant, la commune de Chirac (3 400 hectares), n° insee 049, dépend de l'arrondissement de Marvejols jusqu'en 1926 puis de celui de Mende.
Chirac est chef-lieu de canton en 1790 et siège de justice de paix. En 1827, le siège du canton est transféré à Saint-Germain-du-Teil, mais tout au long des XIXe-XXe s., les Chiracois réclament leur rattachement au canton de Marvejols. La commune compte 15 hameaux en plus du chef-lieu.
Originellement la paroisse de Chirac compte trois églises dans le bourg, l'église Saint-Jean (en ruines très tôt), une chapelle et l'église romane paroissiale Saint-Romain. Au XIXe siècle, pour desservir l'ensemble de la commune, deux nouvelles églises sont érigées en succursales à La Chazette et à Volmanières.
En 2023 on dénombre 1161 habitants (sur un total de 2137 pour Bourgs-sur-Colagne). A son apogée en 1861, la commune rassemble 2039 habitants puis sa population chûte jusqu'à 622 habitants en 1946, pour remonter ensuite.
Géographiquement, situé au pied des Trucs de la Fare et de Saint-Bonnet, à 5 km au sud de Marvejols, Chirac est baignée par la Colagne et ses affluents. Le pont de Colagne représente un des points essentiels de passage entre l'Auvergne et le Languedoc, depuis le Moyen Âge. Située entre l'Aubrac et la vallée du Lot, Chirac est très bien desservie, par la route royale puis nationale N°9 avant l'ouverture en 1997 de l'autoroute A 75. Dès 1884, la ligne de chemin de fer Béziers-Neussargues traverse la commune.
Économiquement, la présence de nombreux moulins permet au XIXe s l'essor de l'industrie textile. A partir de 1957, Chirac accueille plusieurs établissements médicaux sociaux spécialisés M.A.S, créateurs d'emplois et d'activités, qui relancent l'activité de la commune.
Histoire :
Les débuts de Chirac sont liés au monastère bénédiction Saint-Sauveur-de-Chirac fondé par les seigneurs de Peyre en 1062. Au cours du Moyen Âge, la cité prend de l'importance pour devenir la 3e ville du Gévaudan, après Mende et Marvejols. Chirac et son mandement font partie de la vicomté de Grèzes, qui comme possession des rois d'Aragon, est rattachée au domaine royal en 1259, ce que confirme l'acte de paréage de 1307. La ville est le siège de la cour royale de Chirac, annexe de la cour du baillage de Marvejols. Le roi de France en est le suzerain, mais localement la seigneurie de Chirac dépend de plusieurs co-seigneurs. En 1772, un échange passé entre le roi et le Comte d'Eu transfère la propriété éminente de plusieurs domaines royaux en Languedoc, dont Chirac, contre la principauté des Dombes (lettres patentes du 4 juillet 1772). Le procureur fondé du Comte d'Eu, le gévaudanais Guillaume Périer, devenu seigneur de Chirac cherche à faire valoir ses droits féodaux. Au XIVe siècle la ville est administrée par un syndicat puis par un consulat à partir du XVIe s. Comme toute la région de Marvejols, la ville adhère à la Réforme et subit les destructions des guerres de Religion, en 1587-1588. Les habitants protestants abjurent en masse en 1685 après la Révocation de l'Edit de Nantes. La présence catholique, marquée par l'hôpital fondé par l'abbaye d'Aubrac se renforce avec la fondation du petit séminaire en 1683. Cet établissement et ceux des Ursulines et des Soeurs Unies font de Chirac un lieu important dans le domaine de l'éducation catholique jusqu'au XXe siècle.
La Première Guerre mondiale frappe durement Chirac qui déplore 60 soldats tués. Deux compagnies de soldats du dépôt de Mende y sont détachées en 1915.
Pendant la Seconde guerre mondiale, un camp du Chantier de jeunesse n° 19 est installé. La ville accueille de nombreux réfugiés dès 1940. A l'école publique, l'institutrice Hélène Cordesse et son époux Henri, chef de la résistance, cachent des juifs (le jeune Reiss et Mme Berliner), d'autres familles juives sont présentes dans la commune. Le 26 août 1942, Chirac est le centre de rassemblement de 36 juifs raflés dans toute la Lozère, expédiés en train vers Drancy puis déportés.
Une personnalité marque profondément la commune au XXe siècle : Marceau Crespin (1915-1988), maire de Chirac de 1965 à 1988, président du Conseil général de la Lozère de 1974 à 1979. Le colonel Crespin est engagé sur tous les terrains militaires de la Seconde Guerre mondiale à partir de l'Afrique du Nord. Il combat ensuite en Indochine et en Algérie. Connu pour son efficacité et ses capacités de meneur d'hommes, ce grand sportif est chargé de la préparation des équipes olympiques et devient avec succès Directeur des Sports de 1961 à 1973. Il mène ensuite une carrière de dirigeant d'entreprise à la tête de Coca Cola France. Passionné par sa commune natale, Marceau Crespin veut la moderniser et la faire connaître en témoignent les fêtes votives des années 1970 où il attire des grandes vedettes sportives et artistiques.