Les registres paroissiaux et d'état civil sont issus de plusieurs fonds :
Collection communale :
- Sous-série E-dépôt : il s'agit des archives communales déposées.
Pour l'Ancien Régime, la collection communale représente souvent la source la plus complète, voire unique dans de nombreuses communes. Elle contient les registres les plus anciens. Pour les Cévennes et la région de Marvejols (Terre de Peyre), on y trouve les registres protestants.
Pour une quinzaine de communes nous ne possédons aucun acte antérieur à 1793 (troubles révolutionnaires dans les Cévennes, sinistres divers ou détournement par des particuliers...).
Série E : quelques registres déposés avant la création de la série E-dépôt ont été classés dans la partie « titres des communautés d'habitants ».
Collection du greffe :
- Sous-série 4 E : c'est la collection des doubles des registres versés par les greffes des tribunaux. Les tables sont établies par arrondissement pour Florac et Marvejols de 1893 à 1932. Les communes de l'arrondissement de Mende ne possèdent des tables que jusqu'en 1892.
Certains documents issus de fonds judiciaires ont été présentés avec la collection du greffe :
- Série B : quelques documents relevant de l'état civil protestant se trouvent dans les fonds judiciaires anciens.
- 11 2 U 191 : un cahier d'actes de naissances (an VII) de Saint-Germain-du-Teil est inclus dans un dossier de procédure.
- I 110 : actes de l'Église réformée de Saint-Léger-de-Peyre.
Série Mi : l'état civil de certaines communes, toutes collections confondues, ayant été microfilmé, la numérisation a été alors effectuée à partir des microfilms.
Collection diocésaine : il s'agit de 76 registres de catholicité conservés aux archives diocésaines.
Les actes d'état civil les plus anciens se trouvent dans le registre paroissial de Mende de 1541. Mais d'une manière générale, l'étude des registres paroissiaux ne permet guère de remonter au-delà du milieu du XVIIe siècle.
Petit rappel historique sur l'état civil :
En août 1539, l'ordonnance de Villers-Cotterêts prescrit d'enregistrer les baptêmes.
En mai 1579, l'ordonnance de Blois demande l'enregistrement des mariages et des sépultures.
Le Code Louis d'avril 1667 ordonne la tenue des registres en double exemplaire avec une mise en forme précise.
La déclaration royale de 1736 sur l'état civil généralise la tenue de deux originaux (cure et greffe du bailliage).
En 1746, un arrêt du Conseil prescrit la tenue de registres séparés : baptêmes et mariages, sépultures à part.
L'état civil protestant :
En 1559, le premier synode national crée l'état civil protestant. Les baptêmes et les mariages continuent d'être enregistrés par les prêtres catholiques (ex : EDT 148 GG 1 à Saint-Étienne-Vallée-française).
Le 22 septembre 1664, un arrêt du Conseil donne aux pasteurs la mission d'enregistrer les baptêmes et mariages. Un double est prévu pour le greffe du bailliage.
Après la Révocation de l'Édit de Nantes en octobre 1685, toute la population du royaume de France devient officiellement catholique. Dès décembre 1685, les décès des protestants doivent être notifiés par deux témoins au juge le plus proche. Une déclaration royale de 1736 prescrit la tenue de registres spéciaux pour les sépultures des protestants (ex : 49 B). Dans le même temps certains pasteurs continuaient à tenir leurs registres de façon clandestine « au désert » (ex : EDT 173 GG 2 Saint-Michel-de-Dèze).
En novembre 1787, l'Édit de tolérance redonne une existence légale au protestantisme. Les personnes qui s'étaient mariées clandestinement doivent en faire déclaration devant le curé ou le juge royal. Pour l'avenir, les déclarations des naissances, mariages et décès se feront devant le curé (actes transcrits dans les mêmes registres que pour les catholiques) ou devant le juge (actes sur registres séparés, ex : 213 B).
L'état civil est créé par décret du 20 septembre 1792. Ce texte enlève aux ecclésiastiques le soin de tenir les registres. Les types d'actes enregistrés sont les suivants :
- Naissances, reconnaissances et transcription de jugements relatifs à la naissance et à la filiation, procès-verbaux de découverte des enfants trouvés.
- Mariages, transcriptions des jugements de divorce et d'annulation. Les publications de mariage sont notées jusqu'en 1927. De l'an VII à l'an VIII, les mariages ont été célébrés, non à la commune, mais au chef-lieu de canton de l'époque (ex : EDT 014 E 2 Bagnols-les-Bains).
- Décès et transcriptions des jugements déclaratifs de décès.
Au cours du XIXe siècle, les mentions marginales (adoption, mariage, divorce, décès, mort pour la France…) sont ajoutées en marge des actes concernant la personne. Depuis 1994, elles n'apparaissent plus que sur l'exemplaire de la mairie.
Les tables : le décret du 20 septembre 1792 prévoit la tenue d'une table annuelle par les mairies en fin de registre, et d'une table décennale en double sur un registre séparé : naissances, mariages, légitimations, décès.
En 1951 la rédaction de la table décennale est confiée aux mairies.