Les États particuliers sont la principale administration du Gévaudan. Assemblée provinciale tripartite, les États rassemblent des représentants de la noblesse, du clergé et des villes. Ses compétences principales portent sur le vote de la répartition des impositions, ainsi que sur l'administration générale des affaires du Gévaudan.
Origine et composition
Le Gévaudan eut de bonne heure des États particuliers, mais on ignore à quelle époque on doit faire remonter leur origine. Avant le paréage de 1307 passé entre Philippe-le-Bel, roi de France, et Guillaume Durand, évêque de Mende, traité que l'on regarde comme le véritable monument de l'organisation administrative et judiciaire du Gévaudan, telle qu'elle subsista jusqu'en 1789, l'évêque assemblait tous les ans, dans son palais épiscopal, les députés du clergé, de la noblesse et du Tiers-État pour traiter avec eux des affaires du diocèse. Plus tard, vers le milieu du XIe siècle, il se tint une assemblée à Mende pour le rétablissement de la paix, sous les auspices de l'évêque Aldebert Ier. Faut-il voir dans ces assemblées les premiers commencements de nos États ?
Ce n'est qu'à partir du XIVe siècle que leur histoire peut se suivre avec certitude. Ils s'assemblaient chaque année alternativement dans la ville de Mende et dans celle de Marvejols. L'évêque en était président: il était assisté de son grand-vicaire qui n'avait alors ni rang ni voix délibérative, mais qui présidait en l'absence du prélat. Cette assemblée était ainsi composée :
- pour l'église, un chanoine député du chapitre de Mende, le dom d'Aubrac, les prieurs réguliers de Sainte-Enimie et de Langogne, l'abbé des Chambons, les commandeurs de Palhers et de Gap-Français.
- pour la noblesse, 1° les huit barons du Gévaudan ; 2° douze gentils hommes, possesseurs de terres ayant le titre de gentil hommerie.
- pour le Tiers-État, les trois consuls de Mende, les trois consuls de Marvejols, lorsque les États s'assemblaient dans cette dernière ville, et seulement le premier lorsqu'ils se réunissaient à Mende. Un consul ou député de dix-sept villes, communautés ou mandement du diocèse (C. 792)
Les officiers du Pays étaient le syndic (chargé des affaires entre les sessions) et le greffier, institués ou confirmés chaque année par l'Assemblée générale.
Fonctionnement
Les États du Gévaudan étaient convoqués après la tenue de ceux de la province. Un commissaire principal désigné par le gouverneur de Languedoc et un officier au bailliage, on tour pour le Roi, lorsque les États se tenaient à Marvejols, en tour pour l'évêque, lorsqu'ils se tenaient à Mende, assistaient à l'ouverture des États. Le commissaire principal, et en son absence, le lieutenant au bailliage, requérait lecture des instructions, commissions et autres déclarations qui invitaient les États à délibérer sur les différents impôts consentis par l'Assemblée générale de Languedoc. Cette lecture terminée, le commissaire et le lieutenant se retiraient et ne rentraient que lorsqu'ils avaient quelques observations ou demandes à soumettre.
Les délibérations commençaient par le vote des impôts généraux dont la répartition était renvoyée à des commissaires dits de l'assiette ; puis on discutait les différentes conclusions contenues au rapport du syndic.
Les principales affaires qui s'y traitaient étaient les règlements et la distribution des sommes qui devaient être imposées sur la province ; l'examen de la clôture des comptes du receveur ; tous les objets qui regardaient le pays en général ou quelqu'un des ordres particuliers, etc.
L'Assemblée des États faisait place à celle de l'assiette. Celle-ci était composée de l'évêque qui y présidait assisté de son grand vicaire, du commissaire principal, du bailli, du commis ou député de la noblesse, des premiers consuls de Mende et de Marvejols, du député en tour, du colloque des Cevennes, formé des communautés de Florac, Barre, Saint-Étienne-Vallée-Française et la viguerie de Portes.
Avant de se séparer l'Assemblée nommait quatre de ses membres : le vicaire général, pour le clergé ; un gentilhomme pour la noblesse ; les premiers consuls de Mende et de Marvejols pour le Tiers-État, pour traiter des affaires ordinaires ou imprévues qui pouvaient survenir durant le cours de l'année. C'était cette commission de permanence qui était chargée de l'administration du Gévaudan.
Le Gévaudan relève à partir du XVIIe siècle de l'intendance de Languedoc installée à Montpellier. Des subdélégués de l'intendant sont nommés à Mende.
Après la suppression des provinces d'Ancien Régime à la Révolution, des dossiers issus des archives montpelliéraines touchant à l'administration gévaudanaise furent rapatriés à Mende.