Ce fonds est intéressant à plus d'un titre. Tout d'abord, outre un grand nombre de relations épistolaires qui nous renseignent sur la vie quotidienne, la société et l'économie du Gévaudan et de la Lozère, il y est souvent question des événements historiques, parfois dans le détail (guerre...
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Ce fonds est intéressant à plus d'un titre. Tout d'abord, outre un grand nombre de relations épistolaires qui nous renseignent sur la vie quotidienne, la société et l'économie du Gévaudan et de la Lozère, il y est souvent question des événements historiques, parfois dans le détail (guerre d'indépendance américaine, Révolutions de 1789, de 1830…). Il nous éclaire également sur les liens familiaux avec les notables marvejolais (les Bonnet de Paillerets, Chapel d'Espinassoux, de Chambrun…), ou d'ailleurs : les de Nogaret et les de Sambucy de Sorgues dans l'Aveyron, par exemple.
Mais ce qui en fait un fonds unique, c'est le volume important de documents traitant des colonies antillaises de la Guadeloupe et de la Martinique, et du rapport à l'esclavage. En effet, Jacques Dominique, le fils de Pierre, épouse une créole originaire du Rouergue, Madeleine Albis de Gissac. Le père de celle-ci possède une habitation sucrière à Sainte-Anne, en Guadeloupe. Certains enfants et petits-enfants du couple s'y installent et y font carrière. Camille devient maire de Morne-à-l'Eau, et Xavier accède au poste de délégué au Conseil Colonial de la Guadeloupe : ce dernier contribue ainsi à l'abolition de l'esclavage en 1848 aux côtés de Victor Schoelcher. Là encore, à travers ses lettres et échanges, on constate les liens étroits avec les familles de colons installées depuis longtemps : les Albis de Gissac donc, mais aussi les Dessalles ou les Coudroy-Loëry...
Ce fonds offre enfin un regard croisé original entre ces Lozériens et ces colons, sur leurs mœurs et leur société, les échanges économiques et les mutations de leur époque.