Bagnols-les-Bains fait partie du canton du Bleymard jusqu'en 2014, depuis elle appartient au canton de Saint-Etienne-du-Valdonnez.. Sous la Révolution Bagnols a été chef-lieu de canton, de l'an VIII à l'an XI.
En 2017, elle fusionne avec Belvezet, Le Bleymard, Chasseradès, Mas-d'Orcières, Saint-Julien-du-Tournel pour former la commune nouvelle de Mont-Lozère-et-Goulet.
Population : 213 habitants en 2018
Bagnols prend l'appelation de Bagnols-les-Bains en 1961.
Nichée dans la vallée du Lot et sur les contreforts du mont Lozère, à 913 mètres d'altitude, Bagnols-les-Bains est une petite bourgade de 213 habitants (population légale 2018) s'étendant sur 2,4 km², ce qui est en fait l'une des plus petites communes de Lozère par sa superficie. Elle se trouve sur la RD 901 (auparavant N 101, de Pont-Saint-Esprit à Mende) et la RD 25, à 20 km de Mende et 90 km d'Alès. Elle est desservie depuis plus d'un siècle par la gare SNCF de Bagnols-Chadenet, qui se trouve à 6 kilomètres environ du village, sur la ligne du Monastier à La-Bastide-Saint-Laurent-les Bains.
L'existence de Bagnols est très ancienne. À l'époque antique, elle est connue sous le nom d'Aqua Calida ou Aquis Calidis, au XIIIe siècle Baet, au XIVe Balnolea, en 1677, Bagnols. La commune ne prendra son nom actuel de Bagnols-les-Bains que suite à un décret pris en Conseil d'État le 27 février 1961, confortant un usage déjà ancien. Au Moyen Âge, la paroisse de Baet dépend de la puissante baronnie du Tournel qui échoit en 1726 à la famille Molette de Morangiès.
La Seconde Guerre mondiale entraîne l'arrivée massive de réfugiés. En juin 1941, la Croix- Rouge polonaise installe à l'Hôtel du Midi le centre d'accueil des Polonais n° 53. À l'origine destiné aux anciens combattants de l'armée polonaise en France, il regroupe entre 100 et 160 personnes, dont des femmes et des enfants qui s'insèrent bien dans la vie locale. Le 30 mars 1944, les troupes allemandes viennent arrêter 53 hébergés, 49 hommes et 4 femmes dont le gestionnaire du camp, beaucoup seront déportés. Dès le mois suivant, le centre est dissout . À la suite de la guerre d'Algérie, de mars 1963 à novembre 1964, Bagnols accueille cette fois des harkis. Un hameau forestier (baraques, école et infirmerie) est créé à La Loubière pour abriter les familles des hommes employés au reboisement.
Les Thermes :
À l'époque gallo-romaine, existe déjà sur le site de Bagnols une station thermale, attestée par les . Les eaux de Bagnols, aux vertus thérapeutiques reconnues dès l'époque gallo-romaine (vestiges découverts en 1764 et en 1976) sont à l'origine de l'expansion du village D'après la légende, sainte Enimie s'y serait baignée au VIIe siècle avant de se rendre dans les gorges du Tarn.
Dès le début du XVIIe siècle, les composants bénéfiques des sources sulfureuses-sodiques-bicarbonatées chaudes sont analysés.
Jusqu'en 1836, les thermes sont alimentés par une seule source puis, dès 1838, par un groupe de cinq sources dont la température varie de 30° à 42°. Une source froide aux qualités diurétiques et digestives viendra en complément des précédentes en 1962.
Depuis plusieurs siècles, la cure thermale est indiquée en rhumatologie, pour lutter contre les douleurs squelettiques et musculaires, dans les pathologies ORL, mais également lors de maladies des appareils cardio-vasculaire et pulmonaire
Au fil des siècles, les eaux minérales de Bagnols ont maintes fois changé de propriétaire. Sous l'Ancien Régime, elles appartiennent au seigneur du Tournel qui perçoit les taxes tirées de leur exploitation. En 1764, le comte de Morangiès entreprend de les développer en effectuant d'importants travaux de rénovation, mettant au jour les bains romains. Il institue ensuite un règlement de police générale et sanitaire (1769). À la Révolution, la « nationalisation » des eaux, demandée par les habitants de Bagnols dès 1789, est décrétée le 28 juin 1793 ; leur gestion est confiée à la municipalité. Dès 1796, les Morangiès sont réintégrés dans leurs droits et en jouissent jusqu'à la saisie de leurs biens en 1823, au profit de Sylvain Boissier, de Marvejols. En 1835, les eaux de Bagnols sont adjugées à la famille Chevalier. Dès 1838, les nouveaux propriétaires construisent un établissement moderne proposant des bains particuliers. Bagnols, première station en France reconnue d'intérêt public par le décret du 23 novembre 1857, connaît alors un âge d'or jusqu'en 1914. L'établissement thermal décline ensuite, les bâtiments se délabrent faute d'entretien. L'exploitation privée des bains reste constamment sous le contrôle de l'administration, représentée par le médecin inspecteur, qui veille à la qualité des eaux et à l'accueil médical des curistes.
La station thermale accueille de nombreux curistes venus, pour la plupart, des départements limitrophes. Les Lozériens, riches ou pauvres, sont également envoyés à Bagnols. Au XIXe siècle, âge d'or du thermalisme, le préfet de la Lozère, Valdenuit, soigné par les eaux suite à un accident, en vante les bienfaits et en étend la célébrité. Plus de 1500 baigneurs ou « trempo quious », comme les appellent les habitants du pays, fréquentent de juin à septembre l'établissement qui propose, selon les prescriptions médicales, bains, douches, étuves, boissons et inhalations, sur une période de 15 à 25 jours. Le développement du thermalisme à Bagnols est à l'origine de la construction de nombreux hôtels, auberges et pensions de familles permettant d'accueillir jusqu'à 1400 curistes par saison au XIXe siècle. L'arrivée du train en gare de Bagnols-Chadenet en 1902 a grandement facilité l'accès à la station qui se faisait auparavant, pour un prix relativement modique, en diligence puis en voiture.
Au sortir de la Deuxième Guerre mondiale, l'établissement est en mauvaise posture. La gestion de l'établissement est rendue difficile par les dissensions qui opposent les différents propriétaires de la société civile de l'établissement thermal, Chevalier et Richard, et les hôtels périclitent. Finalement, ce n'est qu'en 1976 que la Société d'équipement de la Lozère (SELO), par délégation du Conseil général, rachète les parts de l'établissement. La commune apporte aussi son appui à la rénovation. En janvier 1978, le nouvel établissement est inauguré, et très vite les curistes reviennent en nombre à Bagnols. De 1977 à 1980, le nombre de curistes passe de 320 à 1100.
La commune de Bagnols, pour mieux accueillir les touristes développe aussi ses infrastructures : Le début des années 1980 est une période assez difficile pour l'établissement thermal, avec une baisse significative des curistes. Depuis 1998, l'établissement a développé, avec succès, de nouveaux services, en créant un espace remise en forme, séparé de l'espace thermal à proprement parler.
À partir de 1840, l'ouverture de la route reliant Mende à Villefort transforme la physionomie de Bagnols. L'accès est facilité par des services de messagerie, de diligences puis d'autocars. Les entrées du village et la place du pont deviennent alors le centre de la vie économique avec des hôtels et des commerces. Des équipements de loisirs (boulodrome, tennis, casino...) améliorent l'accueil des touristes.Pour relancer l'activité, en baisse depuis la fin du XIXe siècle, des aménagements sont entrepris par la municipalité : électricité, voirie et assainissement. Ces efforts aboutissent, le 10 août 1934, au décret classant Bagnols « station hydrominérale et climatique », . Aujourd'hui, les hôtels, modernisés mais moins nombreux, sont aussi relayés par les campings et les gîtes alentours.