Le fonds contient deux ensembles distincts : les archives de la famille Molette de Morangiès, essentiellement celles de Jean-Adam (....-1805) et celles de la famille Moré de Charaix, notamment de Vincent-Antoine, époux de Renée-Sophie de Morangiès, fille unique de Jean-Adam. Aux classiques papiers fonciers, s'ajoute une importante correspondance privée qui permet d'appréhender la réalité du XVIIIe siècle (vie à la cour, guerres de Louis XV, vie quotidienne, évenements révolutionnaires, éducation des filles....).

La famille Molette de Morangiès est une des plus importantes et des plus anciennes familles du Gévaudan. Originaires de la région de Villefort, seigneurs de Villefort et de La Garde-Guérin, les Morangiès connaissent leur apogée aux XVII-XVIIIe siècles, notamment en achetant l'ancienne baronnie de Canilhac qui est alors transférée à Saint-Alban. Ils possèdent également l'établissement thermal de Bagnols-les-Bains. La fin du XVIIIe siècle marque le déclin de cette grande famille noble : son dernier représentant est confronté à une situation financière difficile, qui lui vaut un procès retentissant.

Parmi les membres de cette famille, peuvent être mentionnés :

- Charles-Auguste (1675-1705), qui participe à la bataille de Fleurus et au siège de Mons en 1690 et qui est tué en Italie durant la Guerre de succession d'Espagne ;

- Pierre-Charles, son fils, maréchal de camp et gouverneur de Minden en Allemagne ;

- les quatre fils du précédent : Jean-François-Charles (1729-1801), maréchal de camp qui finit ruiné, Jean-Annet, maréchal de camp et colonel du Régiment du Languedoc, Jean-Adam, colonel d'infanterie, et Alexandre, vicaire d'Auxerre.

Outre ses faits d'armes, c'est par une politique matrimoniale ambitieuse que la famille Molette de Morangiès consolide sa puissance. Elle s'allie ainsi à d'anciennes familles nobles du Gévaudan, comme les Châteauneuf-Randon, barons du Tournel (mariage en 1726 de Pierre-Charles avec Louise Claudine de Châteauneuf-Randon) ou les Moré de Charaix, seigneurs de Serverette (mariage de la fille de Jean-Adam avec Vincent-Antoine Moré de Charaix, qui, émigré durant la Révolution, mit ses armes au service de l'Autriche).

Ce fonds a été déposé par la Société des Lettres, Sciences et Arts de la Lozère en 1958.

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